Témoignage de M V. : l'importance de l'arrêt et de...
A la suite d'une période très compliquée sur le plan professionnel dans laquelle se mêlaient des difficultés techniques, matérielles, logistiques et surtout humaines, je suis arrivé à une situation d'épuisement professionnel.
J'ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes, à commencer par mon médecin traitant, qui me connaissant a immédiatement détecté mon état et a su me convaincre que la meilleure solution pour moi était de mettre "un pieds de côté" et d'accepter que pour me soigner je devais me mettre en arrêt de travail. C'était la première fois pour moi en 20 ans et admettre que je doive le faire a été compliqué. Je l'ai d'ailleurs longtemps caché à mon entourage ayant peur du jugement qui en résulterait.
Le fait d'être en arrêt a été déterminant pour stopper l'engrenage et me mettre en sécurité, mais pourtant je n'arrivais toujours pas à dormir et ruminais en permanence tous mes problèmes. Cela aurait pu continuer encore des mois si je n'avais pas eu la chance de rencontrer mon médecin du travail. Le médecin étant au courant de nombreuses difficultés dans l'entreprise elle a pu me rassurer sur mon état et m'orienter vers des professionnels adaptés. En effet, autant il est normal lorsqu'on se casse une jambe d'aller faire une radio, autant il est compliqué de se dire que voir un psychologue du travail est la meilleure des solutions pour guérir des douleurs et souffrances psychologiques subies au travail.
J'ai bien un peu laissé trainer avant de finalement appeler et prendre mon premier rdv. Je me disais que personne ne pourrait m'aider, je ne voyais pas ce que parler encore de tout ça pourrait arranger et puis je craignais de raviver inutilement tous mes problèmes sans pour autant les corriger. Des craintes qui ont vite été effacées. Le premier rdv a été dur émotionnellement mais m'a permis d'extérioriser les problèmes et d'avoir un regard bienveillant et différent du mien pour pouvoir prendre un peu de distance. J'ai commencé à percevoir d'autres horizons. Par la suite les rdv m'ont permis de prendre le recul nécessaire et d'analyser toujours avec le regard d'une excellente professionnelle la situation sous de nouveaux angles. Aujourd'hui, un an après le "début de la fin" je me sens bien dans ma tête et dans mon corps, prêt à attaquer une nouvelle étape de vie. Je sais qu'il faudra rester vigilant et attentif aux alertes envoyées par le corps et ne pas retomber dans le piège d'accepter petit à petit la dégradation de mes conditions de travail.
Si j'avais un conseil à donner, acceptez d'être aidé